25.11.09

Correspondences 13-05-2008

La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles.
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des reagards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profunde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme de chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
-Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant léxpansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

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La naturaleza es un templo de entre cuyos pilares
hay palabras confusas que acertamos a oír;
pasa el hombre a través de los bosques de símbolos
que le observan con ojos habituados a verlo.

Cual larguísimos ecos que a lo lejos se funden
en lo que nos parece unidad oscura y honda,
vasta como la noche, vasta como la luz,
corresponden perfumes a colores y músicas.

Hay perfumes tan frescos como carnes de niños,
suaves sones de oboes, verdes como praderas,
como hay otros corruptos, triunfales, pletóricos,

que se expanden igual que lo que es infinito,
como el ámbar y almizcle, el benjuí y el incienso,
arrebato sonoro de sentidos y de alma.

-Charles Baudelaire-

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